L' Actuel Hôtel de ville


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L’actuel Hôtel de ville était à l’origine une vaste propriété bourgeoise érigée entre 1790 et 1795 par Claude Mathurin TRUCHY, dont on nous dit qu’il exerçait la profession de marchand de bois, pour l’approvisionnement de Paris. La propriété se composait de l’imposante demeure, avec cour en façade et terrasse sur l’arrière, d’un jardin sur son côté, de communs et d’une vaste grange dans l’arrière-cour. La propriété est restée dans la descendance de Monsieur TRUCHY jusqu’à son achat par la municipalité d’Ervy le châtel en 1898.

La propriété est restée dans la descendance de Monsieur TRUCHY jusqu’à son achat par la municipalité d’Ervy le châtel en 1898.

CLAUDE MATHURIN TRUCHY (1757-1828)

Claude Mathurin TRUCHY est né le 17 novembre 1757; il est décédé à Ervy le 27 janvier 1828; il est le fils de Claude Jacques TRUCHY (1730-1781), né aux Croutes, Seigneur du colombier de Bois Gérard (Chessy les près) et d’Edmée Guillot (1728-1821).

La famille TRUCHY possède un blason: « d’azur à un palmier d’or accosté de deux lions affrontés de même ».

Mathurin Truchy est le troisième d’une famille de six enfants; il n’est pas l’ainé et n’hérite donc pas du titre de son père; cependant, il appartient à la Noblesse.

Etant donné l’activité qu’il exerce: marchand de bois, cela parait impossible, sans avoir « dérogé » à son rang.

En effet, un noble ne doit pas exercer une profession jugée dégradante comme marchand, artisan, domestique, sous peine de perdre son statut et ses privilèges (exemption d’impôts).

Cependant pour encourager certaines activités industrielles, quelques professions pouvaient être exercées sans risque de déroge.

Les maitres de forges (qui fabriquaient la fonte et le fer nécessaire à la guerre) et les maitres verriers (pour concurrencer les verreries de Venise fournissant les cathédrales), entre autres, peuvent être nobles; ces activités demandant beaucoup de matières premières et surtout beaucoup de bois de chauffage.

Les nobles qui possèdent, en tant que seigneur, des forets sont encouragés à en faire commerce et en tirent de grands bénéfices.

Après la Révolution, toute profession utile est autorisée aux membres de la noblesse.

Il semble que la Révolution, puis le premier Empire aient été des périodes favorables à ses affaires, car il construit cette maison à 33 ans, en pleine période révolutionnaire (entre 1790 et 1795).

A l’instar des grandes familles, on constate qu’il a tissé un véritable réseau d’influences politiques au travers des alliances contractées par les mariages de ses enfants, tout en développant son activité et accroissant ses possessions.

Par exemple, en 1819, on sait que Claude Mathurin Truchy achète le domaine seigneurial de Villars et l’accroit encore d’une centaine d’hectares; le domaine de Villars en Azois et son château sont situés en Haute-Marne à la limite de l’Aube.

A sa mort, c’est sa fille cadette Agnès Joséphine qui se fera appeler «la dame de Villars en Azoie», qui hérite de ce domaine.

Si à sa mort, chacun de ses enfants a reçu l’équivalent d’un tel domaine, l’ensemble des propriétés de Claude Mathurin TRUCHY devait être considérable.

D’après l’étude de sa généalogie, il épouse Marie-Anne LUCAS (1761-1837); de cette union naissent six enfants :

-Claude Barthélemy TRUCHY (1786- 1814)

-Jean Baptiste TRUCHY de MARTANGY (1787- ?? )

-Marie Anne TRUCHY (1788-1819)

-Marie Madeleine Eugénie TRUCHY ( 1789-1838 ) née le 13 juillet 1789 à Avreuil

-Claude Hippolyte TRUCHY de la HUPPROYE (1790 ou 1798 - ?? )

-Agnès Joséphine TRUCHY (1792-1857 ou 1897).

UNE DESCENDANCE PRESTIGIEUSE


On dispose de peu d’informations sur deux de ses enfants: Claude Barthélémy Truchy: né en 1786, date de sa mort inconnue; marié le 12 janvier 1814 à Paris avec Marie Prudence Grenier (1794-1873).

Ils auront six enfants. On sait de lui qu’il était propriétaire, marchand de bois. En tant qu’ainé, il aura probablement poursuivi l’activité de son père. Jean Baptiste Truchy de Martangy : né en 1787, aucune autre information. D’où provient ce titre « de Martangy » qui passera à sa mort à son frère Hyppolite ? Claude Mathurin Truchy a-t-il reçu ce titre en récompense de ses services ou bien acheté ce titre avec les terres qui s’y rattachent ? On peut toujours voir le T et le M (comme Truchy de Martangy) en fer forgé entrelacés sur les grilles de l’hôtel de ville.

HIPPOLYTE TRUCHY DE LA HUPPROYE (1790- ? )

Conseiller général du canton d’Ervy le Châtel Le dernier fils de Claude Mathurin Truchy, dont le nom complet est Claude Hippolyte Truchy est né en 1790 (ou 1798); la date de sa mort ne nous est pas connue. Il s’est marié le 26 mai 1830 à Paris avec Cyre, dite Cyronnette de la Huproye, née en 1810 (d’Antoine Edme de la Huproye, député de l’Aube et Appoline Le Muet). Il porte dès lors le nom de Truchy de la Huproye. On sait de lui qu’il était propriétaire à Chessy (Bois –Gérard ?) et qu’il a été Conseiller général du canton d’Ervy pendant 33 ans, de 1833 à 1866. Il existe un portrait d’Hyppolyte Truchy de la Huproye, daté de 1866, entreposé au musée Saint Loup de Troyes, exécuté par le peintre Eugène Maison, originaire des Riceys. Source: Joconde, portail des collections des musées de France.

EUGENE BELGRAND (1810-1878): commandeur de la Légion d’honneur et membre de l’Académie des sciences La deuxième fille, Marie Madeleine Eugénie Truchy se marie le 01 juillet 1809 à Ervy le châtel avec Anne Antoine BELGRAND de MONTGIMONT (1784 - 1826), maître de forges à Champigny sur Ource en côte d’or.

De cette union, naissent six enfants; dont l’aîné, Marie François EUGENE BELGRAND de Montgimont, notre célébrité locale ! Eugène BELGRAND est né à Ervy le châtel, le 23 avril 1810, dans la maison de son grand-père Claude Mathurin TRUCHY.

Il a vraisemblablement passé quelques vacances à Ervy dans son enfance, mais ses parents résidaient habituellement en côte d’or. Pour en savoir plus consulter l’article sur Eugène BELGRAND dans le chapitre consacré aux personnalités liées à Ervy le châtel.

CLAUDE LEON QUILLIARD (1815-1899)

Chevalier de la Légion d’honneur, Conseiller général, Maire de Chaumont

GEORGES QUILLIARD (1852-1929)

Conseiller général et Sénateur de la Haute Marne La troisième fille de Claude Mathurin TRUCHY, Agnès Joséphine épouse César Quilliard à Ervy le châtel le 30 janvier 1815 et lui donnera trois enfants.

Son époux, César Quilliard sera Conseiller général de la Haute Marne, Maire de Chaumont, chevalier de l’ordre de Malte, chevalier de la légion d’honneur.

Le domaine de Vilars en Azois dont elle a hérité sera encore agrandi par César Quilliard qui entreprend un incroyable travail de reboisement. De leur union naît le 18 octobre 1815 à Ervy le châtel dans la maison de son grand père, Claude Léon Quilliard.

Il deviendra élève de l’école polytechnique, inspecteur général des ponts et chaussées, ingénieur en chef du Département de l’Aube, directeur-général du contrôle des chemins de fer de l’Est.

Il possédait le château de Bois Gérard, commune de Chessy les près. Il continua l’œuvre de son père à Villars en Azois, entretenant et agrandissant le domaine forestier; le domaine forestier de la famille Quilliard atteignait 800 hectares en 1957. Il se marie en 1848 avec Léonie Petitot ( 1829-1895) et ils auront deux enfants , dont: Joseph Augustin Georges Quilliard ( 1852-1929)

qui se fixe au domaine familial de Villars. Il fut Maire de Villars en Azois pendant 50 ans et Conseiller général et Sénateur de la Haute Marne. Aujourd’hui le château de Villars appartient toujours à sa descendance; remarquez la ressemblance avec l’arrière de l’hôtel de ville d’Ervy.

Source: (Revue forestière française: un exemple de politique forestière familiale ou 140 ans de gestion forestière privée par Michel Quilliard.)

Le chateau de Villars en Azois

ADOLPHE PAILLOT DE MONTABERT (1831-1909)

Conseiller général du canton d’Ervy le châtel Parmi la descendance de Claude Mathurin TRUCHY, qui a fait bâtir cette demeure, se trouve un arrière petit- fils qui jouit d’une célébrité plus « régionale » : Adolphe Paillot de Montabert.

La première fille du bâtisseur, Marie Anne Truchy, se marie avec Pierre Louis LE MUET et donne naissance à Marie Anne LE MUET qui épouse Jacques PAILLOT (fils de Victor Paillot de Montabert appelé aussi Paillot de Loynes) homme politique troyen et neveu de Jacques Nicolas Paillot de Montabert : peintre troyen).

Adolphe Paillot de Montabert est né de cette union le 31 mai 1831 à Troyes, où il réside jusqu’en 1862. Il épouse Marie Verrolot (1841-1922) le 19 juin 1861, à Rigny le Féron et ils auront 4 enfants. Il s’installe dans la maison d’Ervy de 1862 à 1893 et devient par la suite, conseiller général du canton d’Ervy le châtel en 1866 et 1867, à la suite de son grand-oncle Hippolyte Truchy de la Huproye.

P. Piétresson de Saint Aubin rapporte que : « en jardinant dans sa propriété, en 1891, Monsieur Paillot a trouvé une petite statuette de Mercure en bronze, haute de 8 cm » signe pour certains de l’installation d’une colonie romaine à Ervy le Chatel.

Selon Ernest Choullier, c’était un antiquaire ( collectionneur) éclairé, passionné qui avait rassemblé dans sa maison d’Ervy, une des plus belles collections du Département de l’Aube, en faïences, porcelaines françaises et étrangères, meubles, tableaux et objets d’art. Cette collection détaillée dans un catalogue, a été vendue aux enchères à Ervy, le 06 mars 1893. A partir de 1893, Il semble qu’Adolphe Paillot de Montabert se soit installé à Troyes où il décède le 20 mai 1909.

HOTEL DE VILLE

Le monogramme

En 1898, Le conseil municipal de l’époque décide d’acheter la propriété pour la transformer en Hôtel de ville; les services municipaux étant bien à l’étroit dans la Halle circulaire. Un théâtre de verdure, puis un kiosque à musique sont venus agrémenter les jardins qui jouxtent le bâtiment. Les vastes communs de l’arrière-cour abritent aujourd’hui une salle des fêtes. Dans la salle du conseil, on peut remarquer de part et d’autre, deux plaques de marbre qui ont été installées par la Municipalité. L’une d’elle rend hommage à l’action d’Etienne Catherine Baillot, avocat et député aux états généraux et à l’assemblée constituante. Grâce à son intervention, il obtintqu’Ervy soit désigné chef-lieu de l’un des six districts du Département de l’Aube. L’autre a été offerte par la ville de Paris, reconnaissante, en l’honneur d’Eugène Belgrand, né dans cette maison.

les arbres généalogiques en pdf

Sources: arbre généalogique - Ernest Choullier - P. Piétresson de Saint Aubin- Michel Quilliard.