Albert Fernand Monsacré est né le 20 novembre 1890 à Badecon-le-Pin (Indre).
Fernand Monsacré était issu d'une très ancienne lignée de cultivateurs, minotiers, magistrats. Elevé dans l'amour de la terre, il partagea la vie modeste des paysans dont il apprit à connaître les efforts. Après de bonnes études secondaires, il obtint sa licence en droit à la faculté de Poitiers, puis devint clerc de notaire.
Il accomplit son service militaire au 299ème Régiment d'Infanterie, qu’il quitte avec le grade de Caporal.
Première guerre mondiale (1914-1918)
Mobilisé en Août 1914, il va participer à la Grande Guerre, d'abord dans l'infanterie comme caporal, sergent et aspirant, puis comme sous-lieutenant pilote aviateur. Il est breveté pilote d’aviation le 31 décembre 1918.
Trois citations et deux blessures témoignent de son héroïsme et de sa bravoure au combat. Vous pouvez trouver le détail de ses actes de bravoure dans le discours de remise de médaille de la Résistance en annexe de cet article. Pour ces actions, il recevra la Croix de Guerre et la Légion d'Honneur.
Il est démobilisé le 15 Août 1919 avec le grade de sous-lieutenant.
Entre deux guerres
A sa démobilisation de la grande guerre, Fernand MONSACRE épouse Madeleine RIBAULT. De cette union naissent trois enfants: Françoise née le 2 Février 1925, Claude, née le 5 Avril 1927, Anne, née le 29 Juin 1929
Par ce mariage, Fernand Monsacré s’allie à une honorable famille d’Ervy le châtel et succède à son beau-père dans la gestion «d’une importante étude notariale: rue Saint Pierre à Ervy le châtel». Quelques années plus tard, il fut appelé à la présidence de la chambre des notaires du Département de l'Aube.
Conseiller général
Cependant, les devoirs de sa charge ne le détournaient pas de l'action publique. Il fut élu au Conseil municipal d'Ervy-le-Châtel en 1928 et réélu en 1935. Il entra en 1928 au Conseil Général, enlevant un siège aux radicaux-socialistes. Il y combattra ardemment les quarante heures et réclamera pour les agriculteurs le droit aux allocations familiales.
En avril 1936, il s'attaqua au siège du député sortant, Gentin, dans la 2eme circonscription de Troyes. Il réussit à rassembler sur son nom 3.321 voix (pas assez pour être élu), alors que le candidat modéré n'avait eu que 2.786 aux élections de 1932.
Sénateur de l'Aube de 1939 à 1944.
Aux élections sénatoriales du 23 octobre 1938, il se porta candidat sous l'étiquette Concentration Républicaine et c'est au troisième tour qu'il parvint à être élu, par 365 voix sur 674 votants; les deux autres candidats de sa liste, Armbruster et Converset étant élus respectivement, l'un au premier, l'autre au second tour. Au Sénat, il fut membre de la commission de législation civile et criminelle et de la commission de l'air.
SECONDE GUERRE MONDIALE (de 1939 à 1944)
Le 25 décembre 1937, Albert Fernand Monsacré a été nommé Capitaine de réserve. Dès la déclaration de guerre, il est affecté à l’état-major des Forces Aériennes de la 9ème Armée.
Il reçoit une citation à l'Ordre de l'Escadre le 24 mai 1940 «pour avoir assuré dans des circonstances très difficiles et sous un bombardement intense, les liaisons avec les échelons supérieurs et subordonnés». Puis, il participe à la bataille de Normandie avec la 10ème armée. Il va terminer la guerre à Issoudun.
Revenu à la vie civile et à son mandat de sénateur et de conseiller municipal, il abandonne son principal prénom: Albert, pour ne garder que celui de Fernand; et c’est sous le nom de Fernand Monsacré qu’il écrit un livre intitulé: «la défaite éclair: simple dépôt de bilan».
Bien qu'ayant voté le 10 juillet 1940, à Vichy, l'octroi des pouvoirs constituants au maréchal Pétain, «Fernand Monsacré est un vrai patriote qui n’accepte ni la défaite, ni la servitude». En novembre 1941, il s’engage dans la Résistance et adhère au réseau «Ceux de la Libération» (CDLL) groupe «vengeance» sous le nom de «le troyen».Son rôle principal fut d’organiser militairement le canton d'Ervy le Châtel.
Fernand Monsacré est arrêté sur dénonciation le 11 juin 1943, ainsi que Victor Collignon, Edgar Collignon, Roger Collignonet Louis Rey. Il est emprisonné successivement à Troyes, Chalons sur Marne, Fresnes, Romainville et Compiègne.
Le 17 janvier 1944, il est déporté, ainsi que ses compagnons vers le camp de concentration de Buchenwald. Il y décède le 9 mars 1944; seul, Edgar Collignon survivra à cet enfer et sera libéré en mai 1945.
Les noms de Fernand Monsacré et de ses compagnons sont inscrits sur le monument aux morts d’Ervy le Chatel au titre de victimes de la deuxième guerre mondiale.
La médaille de la Résistance de Fernand Monsacré, conférée par décret du 25 février 1958, a étéremise à titre posthume à sa fille Anne Albert-Monsacré, le 04 avril 2003, dans son village natal, Badecon-le-Pin; une rue y porte son nom.
Sources:«dictionnaire des parlementaires français» Jean Jolly. Monsieur Claude Albert et son épouse Anne Monsacré. Discours de remise de la médaille de la Résistance par Mr Raphael Coquelet .
Allocution lors de la remise de la Médaille de la résistance à Anne Monsacré par Mr Raphael COQUELET, président de l'Association des Anciens Combattants de Badecon-le-Pin (INDRE 36)
Les citations :
Né le 2 Novembre 1890 à Badecon, Albert, Jean Joseph Fernand Adrien MONSACRE, va accomplir son service militaire au 299ème Régiment d'Infanterie, qu’il va terminer avec le grade de Caporal.
Mobilisé en Août 1914, il va participer à la Grande Guerre au cours de laquelle il sera blessé deux fois,
Il obtiendra trois citations, la croix de Guerre et la Légion d'Honneur.
La première au titre du 299ème R.I.
Le 19 Juin 1915 dans la forêt a fait preuve d'énergie et brillamment entraîné son escouade au feu.
La deuxième le 26 Avril 1916 au titre de la 147ème Brigade
Jeune Sous-officier au courage et au dévouement auxquels on peut toujours faire appel. Le 9 avril 1916 lors d'une attaque d'un poste ennemi s'est élancé en tête de sa Section et s'est emparé d'un allemand après un combat à l'arme blanche.
Troisième citation au titre de la 74ème Division d, Infanterie.
Brillant Sous-officier d'une crânerie toute française, grièvement blessé ; à la tête de ses Grenadiers en chassant l'ennemi des tranchées.
II va être admis dans différentes écoles comme élève officier,
Il accomplit plusieurs stages dans des écoles d'aviation.
Breveté pilote le 31 décembre 1918.
Il est démobilisé le 15 Août 1919 avec le grade de sous-lieutenant.
Le 25 Décembre 1937, il est Capitaine de réserve.
Puis,c'est la Guerre de 1939; Il est affecté à l’état-major des Forces Aériennes de la 9ème Armée.
Il est cité à l'Ordre de l'Escadre le 24 mai 1940
« Officier d'Etat-major ayant assuré dans des circonstances très difficiles et sous un bombardement intense, les liaisons avec les échelons supérieurs et subordonnés ».
Il participe à la bataille de Normandie avec la 10ème armée.
Il va terminer la guerre à Issoudun.
Revenu à la vie civile il va abandonner son principal prénom pour ne garder que celui de FERNAND.
C'est sous le nom de Fernand MONSACRE qu'il écrit un livre intitulé: « LA DEFAITE ECLAIR » avec comme sous-titre « Simple dépôt de bilan »
Fernand MONSACRE est notaire à Ervy-le-Chatel dans l’Aube où il devient Conseiller Général puis Sénateur.
Fernand MONSACRE est un vrai patriote qui n'accepte ni la défaite ni la servitude.
Alors il s'engage dans la Résistance en novembre 1941 et devient Agent PI et P2 dans le Réseau « CEUX DE LA LIBERATION » (CDLL) Groupe « VENGEANCE »sous le nom de « LE TROYEN »
Dénoncé il est arrêté le 11 juin 1943 à Ervy-le-Châtel, il est emprisonné successivement à TROYES, Châlons-sur-Marne, FRESNES, ROMAINVILLE, COMPIEGNE.
Le 17 Janvier 1944 il, sera déporté vers le camp de déportation de BUCHYENWALD où il va mourir le 3 mars 1944.
Mesdames et Messieurs à cet instant je vais vous demander de vouloir bien écouter le Chant NUIT et BROUILLARD » écrit par Jean FERRAT.Jean FERRAT qui à l'âge de 10 ans a vu partir son père arrêté par la gestapo. Il ne devait jamais le revoir et qui nous a adressé un message dont voici un extrait:
«Je voudrais que vous sachiez que je suis très sensible au fait que vous utilisiez ma chanson à cette occasion et que c'est un grand honneur pour moi. »Après ce que vous venez d'entendre, je dis que nous ne devons pas oublier.
Si après la guerre certaines personnes des générations qui nous suivent et qui n'ont pas vécu cette époque ont prétendu que ce que nous avons vécu, ils n'en avaient que faire, je me permets de leur rappeler les paroles du philosophe américain SANTAYANA Georges :
CEUX QUI NE PEUVENT PAS SE RAPPELER LE PASSE SE CONDAMNENT A LE REVIVRE
N'oublions pas que Fernand MONSACRE fait partie de ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre libres. Cette liberté est très fragile et nous devons lutter sans cesse pour la conserver.
Monsieur BOLH, Sénateur-Maire de Creutzwald à Saint-Savin, lors d'une inauguration, terminait son allocution ainsi:
NOUS NE VOULONS PLUS LA GUERRE
Et croyez-moi un Lorrain sait, de quoi il parle. Mais hélas, aujourd'hui elle est à notre porte. Que va-t-il se passer en IRAK ? N'oublions pas que l'usage des gaz de combat ou des armes chimiques n'est pas maîtrisable. Le vent est transporteur de beaucoup de choses.
N'avons-nous pas connu sur notre territoire des pluies de sable venues d'Afrique. N'avons-nous pas connu des retombées de TCHERNOBYL.
Alors les Anciens combattants sont là pour tirer le signal d'alarme.
Bien sûr, il faut tout faire pour arrêter l’action de ces sanguinaires, comme le furent HITLER et
Aujourd’hui SADAM HUSSEIN, mais nous devons trouver une autre solution que celle de détruire les familles et tuer des innocents.
Soyons vigilants et sachons dire non à tous ces crimes contre l'humanité. Sauvegardons cette Paix qui a coûté si cher.
Article du journal "La Nouvelle République du Centre Ouest" du 04 Avril 2003 concernant la remise de la médaille de la Résistance à Anne Monsacré à titre posthume.
